Placer les virgules au bon endroit dans un texte, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas toujours facile. Je vous présente aujourd’hui un mémo, à la demande notamment d’un de mes clients, écrivain, parfois déconcerté quant à l’usage de ce petit signe.
Une virgule au bon endroit marquera une pause bienvenue, indispensable, et équilibrera une phrase. À l’inverse, une virgule mal positionnée, et vos phrases sont incomprises, incohérentes, bancales, et peuvent même changer le sens du propos, comme je vous en ai déjà parlé ici.
- La première chose à retenir est que la virgule est un séparateur, un peu comme les conjonctions de coordination « et », « ou », mais elle évite justement de répéter ceux-ci :
Mon frère, ma mère et moi sommes allés au cinéma.
- Elle sépare également des verbes qui se succèdent et qui ont le même sujet, lors de la progression d’une action par exemple :
Il court, trébuche, se relève, reprend sa course, accélère, la voit enfin !
- Elle peut relier deux propositions exprimant des idées de cause, conséquence, condition, etc. :
Tu recommences, je te punis.
- Elle permet de mettre en relief des éléments de la phrase (propositions, épithète, incise, apposition), et d’en marquer les limites :
Dès l’aube, ils se levèrent pour se préparer à l’assaut.
Le parfum qu’elle portait, léger et frais, lui donnait de l’assurance.
Votre projet, j’en suis convaincue, aboutira bientôt.
- Attention toutefois aux propositions relatives : lorsqu’elles apportent une information ou une explication, elles sont encadrées par des virgules. Si, en revanche, on a une idée de restriction, il n’y a pas de virgule (la proposition ne doit pas être séparée de l’antécédent) :
Les élèves, qui ont fini leur travail, prennent une pause bien méritée.
Dans l’exemple ci-dessus, « qui ont fini leur travail » est une information supplémentaire : les élèves ont fini leur travail.
Les élèves qui ont fini leur travail prennent une pause bien méritée.
Ici, l’idée développée dans la phrase est que seuls les élèves qui ont fini leur travail prennent une pause : c’est une restriction.
- On ne sépare pas le sujet d’un verbe par une virgule lorsqu’ils se suivent directement, même si le sujet est long (s’ils sont séparés par une incise, par exemple, ou un épithète, comme dans les cas ci-dessus, les virgules sont de rigueur). Ainsi, on n’écrira pas :
Les reflets doux et caressants du soleil couchant, donnent à ses cheveux des teintes flamboyantes.
Mais :
Les reflets doux et caressants du soleil couchant donnent à ses cheveux des teintes flamboyantes.
Autre exemple, on n’écrira pas :
Repenser à cet épisode agréable, me redonne du baume au cœur.
Mais :
Repenser à cet épisode agréable me redonne du baume au cœur.
- On ne met pas de virgule après des mots comme « puis », « et », « ou », « à savoir », « voire », c’est-à-dire », « autrement dit », mais avant :
Il avance d’un pas, puis s’arrête.
On peut aussi placer une virgule après, si une existe déjà avant, pour mettre en relief le deuxième verbe : Il avance d’un pas, puis, s’arrête.
Mais on n’écrira pas : Il avance d’un pas puis, s’arrête.
En conclusion, utilisée à bon escient, elle fait merveille, mais attention aux usages inappropriés… Au fait, avez-vous compté le nombre de virgules dans cet article ?
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